"Le destin était décidément imprévisible."
Hoyt Elizabeth
313 pages
Éditions J’ai lu (2010)
Collection Aventures & Passions
Extrait :Lord Vale vient à peine d’apprendre que sa fiancée en aime un autre qu’une quasi-inconnue le supplie de l’épouser ! Curieuse personne que cette Melisande Fleming, banale au premier abord, mais finalement assez audacieuse. Elle lui propose un échange de bons procédés : il lui offre la respectabilité, elle lui donnera une descendance.
Marché conclu. Timide et réservée le jour, la jeune femme se révèle une amante effrontée la nuit, offrant son corps mais jamais son coeur. Lord Vale, le séducteur impénitent, l’homme tourmenté depuis la tragédie de Spinner’s Falls où son régiment a été massacré, décide alors de séduire sa propre femme.
« — L’aimiez-vous ? Se contenta-t-elle de demander.
Mme Fitzwilliam s’esclaffa. Elle avait un petit rire délicieux, mais teinté de tristesse.
— Aime-t-on le soleil ? Il est là, et nous sommes heureux qu’il nous prodigue sa chaleur et sa lumière, mais l’aime-t-on vraiment pour autant ?
Mélisande préféra demeurer silencieuse : tout ce qu’elle aurait pu répondre n’aurait fait qu’ajouter à la tristesse de cette femme.
— Je pense que, pour connaître véritablement l’amour, il faut se présenter à égalité devant lui, poursuivit Mme Fitzwilliam. Et je ne parle pas d’égalité de richesse, ni de statut social. Je connais des femmes qui sont follement amoureuses de leur protecteur, et réciproquement. Mais ils sont égaux sur un plan… spirituel, si vous comprenez ce que je veux dire.
— Je crois comprendre, répliqua Mélisande. Si l’un des deux partenaires garde ses émotions pour lui, ils ne pourront pas sincèrement s’aimer. Il faut apprendre à ouvrir son coeur, et savoir se montrer vulnérable.
— Je n’avais pas réfléchi en ces termes, mais vous avez tout à fait raison. L’amour est une reddition. Et il faut beaucoup de courage pour consentir à une telle reddition. »
Mme Fitzwilliam s’esclaffa. Elle avait un petit rire délicieux, mais teinté de tristesse.
— Aime-t-on le soleil ? Il est là, et nous sommes heureux qu’il nous prodigue sa chaleur et sa lumière, mais l’aime-t-on vraiment pour autant ?
Mélisande préféra demeurer silencieuse : tout ce qu’elle aurait pu répondre n’aurait fait qu’ajouter à la tristesse de cette femme.
— Je pense que, pour connaître véritablement l’amour, il faut se présenter à égalité devant lui, poursuivit Mme Fitzwilliam. Et je ne parle pas d’égalité de richesse, ni de statut social. Je connais des femmes qui sont follement amoureuses de leur protecteur, et réciproquement. Mais ils sont égaux sur un plan… spirituel, si vous comprenez ce que je veux dire.
— Je crois comprendre, répliqua Mélisande. Si l’un des deux partenaires garde ses émotions pour lui, ils ne pourront pas sincèrement s’aimer. Il faut apprendre à ouvrir son coeur, et savoir se montrer vulnérable.
— Je n’avais pas réfléchi en ces termes, mais vous avez tout à fait raison. L’amour est une reddition. Et il faut beaucoup de courage pour consentir à une telle reddition. »
Mon avis :
Jasper, le vicomte Vale, est un ancien capitaine de l'armée qui est poursuivi par de nombreux démons suite à la tragédie de Spinner’s Falls où il fut l’un des rares survivants, le régiment étant tombé sous les flèches des indiens. Lorsque Mélisande Fleming voit que Jasper est rejeté le jour de son mariage, perdant sa fiancée pour la seconde fois en quelques mois, elle décide de lui proposer de l’épouser et de saisir la chance d’être enfin remarquée par celui qu’elle aime depuis des années. Elle sait que Jasper n'a jamais fait beaucoup attention à elle au-delà de ce que la politesse demande, mais cela ne l’empêche pas de surmonter les conventions en lui faisant sa demande. D’abord surpris par son audace, Jasper, qui voit là l’occasion d’avoir une épouse qui réponde à ses espérances, n’hésite pas à accéder à sa requête. Mais, chacun va se révéler être très différent des attentes de l’autre.
Séduire un séducteur est le second volet de La légende des quatre soldats, une intrigue tournant autour des principaux survivants d’un massacre et de l’identification du traître qui aurait causé d’innombrables morts. Mélisande est une héroïne qui gagne le cœur de Jasper par sa force tranquille, par sa douceur et l’amour qu’elle porte en secret pour son époux. Elle le séduit peu à peu, jour après jour. Comme on le découvre pour chacun des héros de cette série, Jasper se remet difficilement de l'attaque meurtrière de Spinner’s Falls alors qu'il servait dans l'armée, et il est déterminé à éliminer le traître qui a causé la mort de ses compagnons. Le devoir, l’honneur, mais surtout la douleur liée aux souvenirs des tourments vécus par ses camarades alors que lui ne porte aucune cicatrice physique, sont un poids qui l’empêche d’avancer l’esprit libéré. Il pense trouver une certaine absolution dans sa quête, quitte à perdre l’affection de ses frères d’arme. Je trouve cependant dommage que cet aspect de ses sentiments ne soit pas plus appuyé : ressentir plus en avant ses démons qui le tourmentent. D’une certaine façon, nous avançons en éliminant certains suspects, mais l’intrigue reste toujours aussi confuse, si ce n’est plus puisqu’on ne parvient pas à saisir qui est le traître. Dans ce volet, les actions sont moins présentes et la romance prend le dessus sur le suspense. Mais la plume d’Elizabeth Hoyt nous entraîne toujours aussi facilement.
★★★☆☆
Dans la même série :
Née à La Nouvelle-Orléans, Elizabeth Hoyt passe son enfance dans le Minnesota. Elle est diplômée d’anthropologie de l’université de Wisconsin. Mariée à un archéologue, elle vit dans l'Illinois avec leurs trois enfants et leurs trois chiens.www.elizabethhoyt.com/
une super lecture hâte au prochain
RépondreSupprimer