"Si tu pars, quelque chose en moi va mourir."
Peacock Kathleen
380 pages
Éditions La Martinière (2013)
Collection fiction
Extrait :Depuis qu'Amy a été assassinée, la petite ville d'Hemlock vit dans la peur et la suspicion. Le bruit court qu'un grand loup-garou blanc rode, à la recherche de sa prochaine proie...
Dans cette atmosphère trouble, Mackenzie, la meilleure amie d'Amy, ne parvient pas à faire son deuil et décide de mener sa propre enquête. Son instinct la trompe-t-il en lui soufflant que la mort de son amie n'a pas livré tous ses secrets ?
Pour découvrir la vérité, Mac devra compter sur deux garçons : Kyle son meilleur ami, et Jason, le petit copain d'Amy. Deux garçons dont elle ne pensait pas qu'ils puissent être à ce point opposés. Et séduisants. Terriblement séduisants...
Car à Hemlock, les apparences, trompeuses, cachent souvent d'inavouables secrets...
« Je me suis avancée vers le lit. À travers mes larmes, la chambre formait une sorte de kaléidoscope. C’était trop pour moi. J’étais prête à tout perdre, sauf Kyle. J’ai couvert ma bouche de la main pour étouffer un sanglot. Comme s’il pouvait m’entendre.
J’aurais voulu courir me cacher dans un trou. Rembobiner les dernières vingt-quatre heures, la dernière semaine, le dernier mois, et tout faire différemment. J’aurais voulu disparaître ou devenir une ombre dans la pièce. Les ombres, au moins, ne souffrent pas.
Kyle était fort. Et je devais l’être moi aussi. Plus forte encore que lui.
On avait laissé une chaise près du lit. Je me suis forcée à m’asseoir et à prendre sa main. Un drap le recouvrait à partir de la taille mais son torse était nu. Il était couvert de sueur. Les bleus, les brûlures et les entailles pullulaient sur sa peau. Je les ai comptés comme on compte les moutons, sans pouvoir m’arrêter tellement il y en avait. Chaque lésion me faisait mal comme si c’était la mienne.
— Pardonne-moi... »
J’aurais voulu courir me cacher dans un trou. Rembobiner les dernières vingt-quatre heures, la dernière semaine, le dernier mois, et tout faire différemment. J’aurais voulu disparaître ou devenir une ombre dans la pièce. Les ombres, au moins, ne souffrent pas.
Kyle était fort. Et je devais l’être moi aussi. Plus forte encore que lui.
On avait laissé une chaise près du lit. Je me suis forcée à m’asseoir et à prendre sa main. Un drap le recouvrait à partir de la taille mais son torse était nu. Il était couvert de sueur. Les bleus, les brûlures et les entailles pullulaient sur sa peau. Je les ai comptés comme on compte les moutons, sans pouvoir m’arrêter tellement il y en avait. Chaque lésion me faisait mal comme si c’était la mienne.
— Pardonne-moi... »
Mon avis :
À Hemlock, la peur et la méfiance générale sont exacerbées par une ébullition d'attaques brutales de loups-garous. Lorsque Amy, petite-fille d'un sénateur américain, est sauvagement assassinée, le sénateur fait appel à un groupe de chasseurs, nommé les Trackers, pour aider à maintenir l'ordre dans la ville et appréhender le loup responsable. Mackenzie souhaite faire la lumière sur la mort de sa meilleure amie en découvrant qui se cache derrière le loup blanc, auteur de ces meurtres. Mais l’adolescente est également convaincue que la méthode des chasseurs n’est pas la meilleure.
Depuis que j’ai découvert ce genre littéraire, j’ai lu quelques ouvrages traitants des vampires, mais beaucoup moins où les loups-garous sont au cœur de l’intrigue. Dans Hemlock, premier tome d’une trilogie, le monde veut mettre un terme à l'existence des loups-garous, considérés comme dangereux et qui deviennent de plus en plus nombreux dans la population. La peur prédomine et les préjugés qui vont de pair avec cela pullulent. Des règles strictes sont établies pour contrôler l'afflux de loups-garous: tout humain infecté par le syndrome lupin perd ses droits d’humains et est transféré dans un camp de rééducation où il vivra en quarantaine, loin du reste de la population. Dans ces camps, la vie est loin d’être joyeuse. Au fil du récit, Mackenzie découvre que l’être humain ordinaire peut parfois être plus horrible qu’un loup qui perd le contrôle. Elle est vite dépassée par les événements en constatant également ne pas vraiment connaître les gens qui l’entourent. Tout n’est que secret et mensonge. Et elle va devoir faire des choix.
Le style d'écriture de Peacock est appréciable et l’ensemble du récit se lit assez rapidement. Cependant, l'intrigue est assez prévisible : on comprend très vite comment l’histoire va évoluer même si les péripéties sont nombreuses et bien menées. Mais j’ai surtout été assez perplexe par la manière dont l’auteure amène son récit : on est immédiatement plongé dans l’univers qu’elle a créé sans données pour nous aiguiller sur l’apparition des loups-garous, sur le fonctionnement de cette société. On est un peu perdu, les explications venants seulement après. J’aurais aimé que l’auteure nous présente son univers avant de nous plonger directement dans les rebondissements. Dans l’ensemble, ce fût tout de même une lecture appréciable, qui m’a fait passer un agréable moment de lecture.
★★★☆☆
Kathleen Peacock est canadienne. Diplômée en graphisme, elle a toujours aimé écrire des histoires fantastiques.
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